Comme dit un proverbe Japonais :
"Tu serais fou de ne pas grimper le Mont Fuji une fois mais tu serais encore plus fou de le faire une seconde fois !"
Revenu il y a à peine quelques heures de cette looooogue randonnée, je ne peux que le confirmer.
C'est vraiment à faire ... mais plus jamais je ne veux remettre les pieds sur ce volcan !
Mais, commençons par le commencement ...
Après 7h30 de bus de nuit (durant lesquelles nous n'avons pas réussi à dormir), Geoffrey, Sylvain, Li et moi-même arrivons enfin au pied du célèbre volcan : le Mont Fuji, également appelé Fujisan au Japon, haut de 3776m.
Nous avions entendu parler d'un chemin utilisé par les pèlerins autrefois et décidons de tenter l'ascension par ce même chemin. Un petit tour en train autour du Fujisan et nous y voilà !
C'est donc ici que commence notre périple. 7h du matin, quasiment personne dans les rues, difficile de demander son chemin. Notre seul indice : cette route qui s'enfonce dans la forêt.
Après une courte marche, nous arrivons à un temple. Nous sommes donc sur la bonne voie, les pèlerins passaient par là avant leur ascension ! Une petite visite et nous voilà repartis.
Le pied du Fujisan se trouve aux alentours de 800m d'altitude. De nombreuses stations sont réparties tout au long des routes menant au sommet, permettant pour la plupart de se réchauffer, de se nourrir ou de dormir un peu, moyennant un allègement conséquent de votre porte-feuille.
Il existe plusieurs façon d'accéder au sommet du volcan. La station 5, se trouvant à environ 2000m, est déservie par bus. Il est donc possible de commencer l'ascension à partir du pied, comme nous l'avons fait ou de la commencer à partir de cette station numéro 5.
Les refuges des stations 1 à 5 ne sont en fait que les restes des refuges utilisés jadis par les pèlerins. Il n'en reste maintenant que quelques murs à la solidité douteuse. Ils permettent tout de même d'y faire une pause à l'abri du vent et du soleil mais guère plus.
La première partie du trajet est plutôt agréable. On marche à l'abri des arbres, la route n'est pas trop pentue et peu de personnes l'utilisent (la majorité des gens préfèrent commencer l'ascension à la station 5).
Mais parfois, histoire de rendre la marche plus difficile, de gros bacs de pierres sont construits sur toute la largeur du chemin. Nous n'y avons pas encore trouver d'utilité mis à part pour casser un peu les chevilles.
Nous sommes donc arrivés à la station 5 en un peu moins de 5 heures. Nous avions rendez-vous avec une autre partie du groupe à une autre station 5 le soir même, pour tenter de gravir la dernière partie du Fujisan ensemble, de nuit, et assister au lever du soleil le lendemain matin, à son sommet.
Nous avons donc profiter des 8 heures que nous avions devant nous pour nous reposer un peu et visiter les alentours.
Nous nous sommes vite aperçus que la suite de l'ascension serait totalement différente. La végétation abondante nous avait permis d'atteindre la station 5 à l'ombre des arbres, loin du climat rude d'Osaka.
Pour la suite, le terrain n'était que roche volcanique et la végétation présente se résumait aux quelques touffes de mousse qui avaient réussi à survivre. Mais l'ascension de nuit nous permettrait d'éviter les contraintes du soleil !
Notre dernier plaisir de la journée, en attendant la seconde partie du groupe, fût d'assister au coucher du soleil à 2000m d'altitude, au dessus des nuages ... Une scène magnifique !
Mais trêve de rêverie ! Christian et Anisse viennent de nous rejoindre et il nous reste pas loin de 1700m de dénivelé à gravir avant d'atteindre le sommet, soit une marche estimée à 6h.
Et c'est là que nous commençons à nous rendre compte de la difficulté de ce qui nous attend. La route est bien plus abrupte que pour la première partie de l'ascension et la nuit, combinée à l'altitude, est bien plus fraîche que prévue.
Notre équipement suffira-t-il ? Nous n'en doutons pas encore, mais ça ne saurait tarder !
Plus nous avancions, plus le chemin était raide et la température basse .... On nous avait prévenu qu'au sommet, la température pouvait être entre 0 et 5°C mais nous pensions qu'avec l'effort, ça ne se ressentirait pas tant que ça.
Nous avions donc prévu plusieurs épaisseurs de t-shirt et de sweats, pour certains un coupe-vent, mais rien de plus que des pantacourts ou des pantalons de toile pour les jambes.
Grosse erreur ! Tant que nous marchions, nous n'avons pas eu de réels problèmes avec le froid. Mais 6 heures de marche de suite sur une telle route, c'est tout juste impossible. Du coup, chaque pause nous permettaient de prendre de plus en plus conscience ... de notre bêtise !
Nous avons pu atteindre la station 10 aux alentours de 3h30 du matin. Lever du soleil prévu vers 5h, il nous restait donc 1h30 à attendre dans le froid !
Aucun refuge au sommet, les restaurants ouvraient à 4h ...
10h d'ascension, deux nuits blanches, un froid insoutenable ... je ne vous cache pas que cette partie de la nuit a été un réel calvaire !
4h30 du matin, aventuriers que nous sommes, toujours en vie ! Une légère lueur commence à apparaître à l'horizon. Vite vite nous nous cherchons une bonne place !
A ce moment là, je ne sais pas si on espère les premiers rayons de soleil d'avantage pour la chaleur qu'ils nous amèneront ou pour la beauté de la scène ...
Dans tous les cas, nous attendons tous avec impatience !
Je ne suis pas sûr de l'avoir apprécié à sa juste valeur, tremblant de froid comme une feuille, mais il faut avouer que la scène était magnifique !
Je vous épargnerai cependant, sur cet article, la quarantaine de photos montrant le soleil de plus en plus visible, les nuages passant du rose au orange vif et toute la beauté de la scène qui ne peut se raconter ...
Le soleil levé, nous trouvons en nous une dernière once de force pour aller explorer le cratère avant de tenter la descente. Après tout, nous ne sommes pas montés que pour voir le soleil !
Je l'imaginais un peu comme le puy-de-dôme, peu profond, rempli de végétation et très arrondi. Du tout ! C'était un énorme trou uniquement constitué de roche volcanique ... pas une trace de végétation, nada !
Mais, peu motivés après cette rude nuit, nous nous décidons assez vite à redescendre. La route n'est pas la même, nous passons par un autre versent.
Encore une fois, elle est constitué de roche volcanique sauf que cette fois-ci, c'est plus sous forme de poudre rouge polluée par des pierres de taille plus importante. Ça glisse à fond et ça tord les chevilles, rien de tel pour réveiller après une nuit d'escalade !
On ne va pas s'en plaindre, la chaleur est très vite revenue et nous a permis, heureusement, de prendre de nombreuses pauses sans avoir peur de finir en bloc de glace !
Bilan de cette aventure après 10 heures de montée et 3h de descente ? Hmmm ...
Une grande satisfaction une fois arrivés à la station 5, où nous devions prendre notre bus de retour, et où nous commençons à réaliser ce qu'on a fait (autant la bêtise d'être partis couverts comme ça que la chance d'avoir pu gravir ce volcan, d'avoir vu le lever du soleil de son sommet, etc ...).
Si on revenait dans le passé et qu'on nous proposait de le refaire ? On le referait sans hésitation, c'est à faire une fois ! Mais peut-être que cette fois-ci nous partirions un peu plus couverts.
Et si on nous proposait de le refaire maintenant ? Je ne pense pas avoir besoin de répondre, le proverbe est là pour ça !
Et si on nous proposait de le refaire maintenant ? Je ne pense pas avoir besoin de répondre, le proverbe est là pour ça !