samedi 28 août 2010

La route du bout du monde !

Comme dit un proverbe Japonais :
"Tu serais fou de ne pas grimper le Mont Fuji une fois mais tu serais encore plus fou de le faire une seconde fois !"

Revenu il y a à peine quelques heures de cette looooogue randonnée, je ne peux que le confirmer.
C'est vraiment à faire ... mais plus jamais je ne veux remettre les pieds sur ce volcan !

Mais, commençons par le commencement ...
Après 7h30 de bus de nuit (durant lesquelles nous n'avons pas réussi à dormir), Geoffrey, Sylvain, Li et moi-même arrivons enfin au pied du célèbre volcan : le Mont Fuji, également appelé Fujisan au Japon, haut de 3776m.

Nous avions entendu parler d'un chemin utilisé par les pèlerins autrefois et décidons de tenter l'ascension par ce même chemin. Un petit tour en train autour du Fujisan et nous y voilà !


C'est donc ici que commence notre périple. 7h du matin, quasiment personne dans les rues, difficile de demander son chemin. Notre seul indice : cette route qui s'enfonce dans la forêt.



Après une courte marche, nous arrivons à un temple. Nous sommes donc sur la bonne voie, les pèlerins passaient par là avant leur ascension ! Une petite visite et nous voilà repartis.



Le pied du Fujisan se trouve aux alentours de 800m d'altitude. De nombreuses stations sont réparties tout au long des routes menant au sommet, permettant pour la plupart de se réchauffer, de se nourrir ou de dormir un peu, moyennant un allègement conséquent de votre porte-feuille.

Il existe plusieurs façon d'accéder au sommet du volcan. La station 5, se trouvant à environ 2000m, est déservie par bus. Il est donc possible de commencer l'ascension à partir du pied, comme nous l'avons fait ou de la commencer à partir de cette station numéro 5.



Les refuges des stations 1 à 5 ne sont en fait que les restes des refuges utilisés jadis par les pèlerins. Il n'en reste maintenant que quelques murs à la solidité douteuse. Ils permettent tout de même d'y faire une pause à l'abri du vent et du soleil mais guère plus.



La première partie du trajet est plutôt agréable. On marche à l'abri des arbres, la route n'est pas trop pentue et peu de personnes l'utilisent (la majorité des gens préfèrent commencer l'ascension à la station 5).

Mais parfois, histoire de rendre la marche plus difficile, de gros bacs de pierres sont construits sur toute la largeur du chemin. Nous n'y avons pas encore trouver d'utilité mis à part pour casser un peu les chevilles.



Nous sommes donc arrivés à la station 5 en un peu moins de 5 heures. Nous avions rendez-vous avec une autre partie du groupe à une autre station 5 le soir même, pour tenter de gravir la dernière partie du Fujisan ensemble, de nuit, et assister au lever du soleil le lendemain matin, à son sommet.

Nous avons donc profiter des 8 heures que nous avions devant nous pour nous reposer un peu et visiter les alentours.



Nous nous sommes vite aperçus que la suite de l'ascension serait totalement différente. La végétation abondante nous avait permis d'atteindre la station 5 à l'ombre des arbres, loin du climat rude d'Osaka.

Pour la suite, le terrain n'était que roche volcanique et la végétation présente se résumait aux quelques touffes de mousse qui avaient réussi à survivre. Mais l'ascension de nuit nous permettrait d'éviter les contraintes du soleil !


Notre dernier plaisir de la journée, en attendant la seconde partie du groupe, fût d'assister au coucher du soleil à 2000m d'altitude, au dessus des nuages ... Une scène magnifique !

Mais trêve de rêverie ! Christian et Anisse viennent de nous rejoindre et il nous reste pas loin de 1700m de dénivelé à gravir avant d'atteindre le sommet, soit une marche estimée à 6h.



Et c'est là que nous commençons à nous rendre compte de la difficulté de ce qui nous attend. La route est bien plus abrupte que pour la première partie de l'ascension et la nuit, combinée à l'altitude, est bien plus fraîche que prévue.

Notre équipement suffira-t-il ? Nous n'en doutons pas encore, mais ça ne saurait tarder !



Plus nous avancions, plus le chemin était raide et la température basse .... On nous avait prévenu qu'au sommet, la température pouvait être entre 0 et 5°C mais nous pensions qu'avec l'effort, ça ne se ressentirait pas tant que ça.

Nous avions donc prévu plusieurs épaisseurs de t-shirt et de sweats, pour certains un coupe-vent, mais rien de plus que des pantacourts ou des pantalons de toile pour les jambes.

Grosse erreur ! Tant que nous marchions, nous n'avons pas eu de réels problèmes avec le froid. Mais 6 heures de marche de suite sur une telle route, c'est tout juste impossible. Du coup, chaque pause nous permettaient de prendre de plus en plus conscience ... de notre bêtise !

Nous avons pu atteindre la station 10 aux alentours de 3h30 du matin. Lever du soleil prévu vers 5h, il nous restait donc 1h30 à attendre dans le froid !
Aucun refuge au sommet, les restaurants ouvraient à 4h ...

10h d'ascension, deux nuits blanches, un froid insoutenable ... je ne vous cache pas que cette partie de la nuit a été un réel calvaire !

4h30 du matin, aventuriers que nous sommes, toujours en vie ! Une légère lueur commence à apparaître à l'horizon. Vite vite nous nous cherchons une bonne place !



A ce moment là, je ne sais pas si on espère les premiers rayons de soleil d'avantage pour la chaleur qu'ils nous amèneront ou pour la beauté de la scène ...
Dans tous les cas, nous attendons tous avec impatience !



Je ne suis pas sûr de l'avoir apprécié à sa juste valeur, tremblant de froid comme une feuille, mais il faut avouer que la scène était magnifique !

Je vous épargnerai cependant, sur cet article, la quarantaine de photos montrant le soleil de plus en plus visible, les nuages passant du rose au orange vif et toute la beauté de la scène qui ne peut se raconter ...



Le soleil levé, nous trouvons en nous une dernière once de force pour aller explorer le cratère avant de tenter la descente. Après tout, nous ne sommes pas montés que pour voir le soleil !

Je l'imaginais un peu comme le puy-de-dôme, peu profond, rempli de végétation et très arrondi. Du tout ! C'était un énorme trou uniquement constitué de roche volcanique ... pas une trace de végétation, nada !



Mais, peu motivés après cette rude nuit, nous nous décidons assez vite à redescendre. La route n'est pas la même, nous passons par un autre versent.

Encore une fois, elle est constitué de roche volcanique sauf que cette fois-ci, c'est plus sous forme de poudre rouge polluée par des pierres de taille plus importante. Ça glisse à fond et ça tord les chevilles, rien de tel pour réveiller après une nuit d'escalade !

On ne va pas s'en plaindre, la chaleur est très vite revenue et nous a permis, heureusement, de prendre de nombreuses pauses sans avoir peur de finir en bloc de glace !


Bilan de cette aventure après 10 heures de montée et 3h de descente ? Hmmm ...
Une grande satisfaction une fois arrivés à la station 5, où nous devions prendre notre bus de retour, et où nous commençons à réaliser ce qu'on a fait (autant la bêtise d'être partis couverts comme ça que la chance d'avoir pu gravir ce volcan, d'avoir vu le lever du soleil de son sommet, etc ...).

Si on revenait dans le passé et qu'on nous proposait de le refaire ? On le referait sans hésitation, c'est à faire une fois ! Mais peut-être que cette fois-ci nous partirions un peu plus couverts.
Et si on nous proposait de le refaire maintenant ? Je ne pense pas avoir besoin de répondre, le proverbe est là pour ça !

dimanche 22 août 2010

Histoires en vrac

Oula, ça fait un bout de temps que je n'ai pas mis un nouvel article ! Et pour cause, cela fait quelques semaines que les visites se font plus rares.

Mais rassurez-vous, ça ne veut pas dire que nous passons notre temps à dormir, au contraire ! Nous en profitons pour partager d'avantage avec les japonais !

Que cela soit les soirées en tout genre, les après-midi atelier cuisine, les découvertes de restaurants ou de lieux dans lesquels on n'aurait pas forcément penser à aller, on découvre le Japon sous un autre angle.


Mayuko, une amie de mon tuteur, nous avait invitée à assister au plus gros feu d'artifice du Japon de chez elle. Du coup, on évite la foule et on se place au 8e étage d'un building pour admirer les 20.000 coups de feu tirés ce soir là !


Le lendemain, réveil difficile pour un atelier cuisine où Yuu nous apprend à réaliser des Gyoza et des Harumaki.


Assez simple à faire (avec de bons conseils) et délicieuuux !


Et on enchaine ! Le week-end suivant, rendez-vous à Nara avec Tomoko, pour découvrir le restaurant où elle travaille puis visiter un peu la ville des faons. Hmmm ça a l'air bon !


Arrivée dans le parc de Nara au milieu des cerfs et des faons !


Que Kyoto soit la destination suivante ... et Kyoto fût !
Visite du Kenkakuji, également appelé Pavillon d'or, avec Tomoko !
Un temple tout en or ... Woaaaw !


On profite d'une ballade à Umeda un jour pas trop couvert pour monter au sommet de l'Umeda Skybuilding. Haut de ses 173m, il nous offre une vue impressionnante sur Osaka. Attention au vertige !


Building du haut duquel nous avons d'ailleurs assisté au coucher du soleil.
Heure ? 18h48 !


Et les visites n'en finissent plus. Le sensei de Li, Ichisensei, nous a proposé une journée à Koyasan. Un endroit sacré (et très touristique) rempli de temples construits en haut d'une montagne.


Koyasan - Je n'ai rien trouvé d'exceptionnel à cet endroit excepté le fait qu'on trouve des temples à chaque coin de rue. C'est joli, certes, mais rien de plus que les nombreux autres temples que nous avons pu visiter auparavant.


Voici donc la fin de cet article, un peu rapide, qui résume nos deux dernières semaines au Japon.

La semaine prochaine, nous profitons de quelques jours de vacances pour aller (tenter d') escalader le Fujisan et assister au lever du soleil à son sommet. Un voyage qui risque d'être riche en courbatures et en souvenirs.

mercredi 4 août 2010

Tenjin Matsuri

Et oui, l'été au Japon, c'est la période des matsuri (festivals). Il s'agit la plupart du temps de défilés dans les rues, de marchands ambulants vendant à manger ou proposant divers jeux de foire ou de feux d'artifices.

Il y en a quasiment chaque semaine en cherchant bien dans les villes avoisinantes. Ça nous fait ainsi une excuse pour nous rendre dans ces villes et au passage visiter un peu.

Le Tenjin Matsuri est bien moins important que le Gion Matsuri. Des défilés bien moins imposants et surtout beaucoup moins de monde.


C'est donc en nous baladant dans la galerie marchande de Sakuranomiya que nous avons pu croiser les différentes parades. Ce groupe de personnes s'arrêtaient devant chaque magasin pour chanter et danser. C'est censé apporter la prospérité pour l'année à venir.


Le plus gros groupe du défilé. Ils sont passés devant nous pendant presque 15 minutes, à danser, à jouer de la flûte, des "castagnettes japonaises" et du tambour, à chanter. C'était magnifique !


Et il y a en de tout âge. On pouvait y voir des personnes de sept à soixante-dix sept ans !


Ici, les joueurs de flûte dont je parlais précédemment.


On a également aperçu des dragons dansants. La danse était super fluide car même la mâchoire du dragon suivait le geste du danseur.


On arrive au bout de la galerie et on tombe sur une parade de dames âgées. Beaucoup moins rythmé que le groupe précédent mais pas moins envoûtant.


Le lendemain, nous nous sommes rendus dans un autre quartier d'Osaka car nous avions entendu que le festival y était.
On a pu revoir pas mal de personnes de la veille mais également beaucoup de nouvelles têtes.
Un père noël Japonais ?


Comme la veille, certains chantaient et dansaient devant les différents magasins afin de leur apporter prospérité.


Et le soir, rendez-vous pour le feu d'artifice.
Oups, vu le nombre de gens, on serait pas un peu en retard ? Ah non, il fait encore jour !


En somme, un festival très agréable. J'ai même préféré celui-ci au Gion Matsuri de Kyoto. Moins de monde et beaucoup plus animé.

Mais il faut bien savoir que pour chaque festival, si on veut avoir une bonne place, il faut vraiment s'y prendre à l'avance. Certaines personnes présentes pour le feu d'artifice (cf dernière photo) étaient là depuis plus de 3h ! Et il n'était que 18h30 pour un feu d'artifice commençant à 19h30 (oui oui, il fait nuit vraiment tôt). Motivés !